En 2025, les entreprises font face à un défi majeur : comment digitaliser efficacement leurs échanges interentreprises. Entre EDI (Échange de Données Informatisé) et API (Application Programming Interface), le débat semble parfois opposer deux mondes. D’un côté, l’EDI est considéré comme la colonne vertébrale historique des échanges B2B, de l’autre, les API incarnent la nouvelle ère du temps réel et de la flexibilité.
Mais la réalité est plus nuancée : il ne s’agit pas de choisir entre EDI et API, mais de comprendre comment les deux technologies se complètent pour répondre aux besoins variés des entreprises modernes.
Qu’est-ce que l’EDI ?
Définition et rôle
L’EDI désigne l’échange de données informatisé selon des normes et formats standardisés (EDIFACT, X12, ODETTE, VDA, etc.). Il permet à deux systèmes d’information de s’échanger des documents commerciaux sans intervention humaine, et de les intégrer automatiquement grâce à la gestion multiformats.
Pourquoi l’EDI reste incontournable ?
- Il est utilisé depuis des décennies dans les secteurs à forte intensité logistique : automobile, retail, grande distribution, logistique, santé, …
- Il assure une standardisation internationale : un ordre d’achat EDI est compris de la même façon par deux partenaires, quel que soit leur ERP ou leur localisation.
- Il est reconnu comme fiable, robuste et sécurisé, avec une traçabilité complète des flux.
En clair, l’EDI reste le socle des échanges B2B critiques et massifs.
Qu’est-ce qu’une API ?
Définition
Une API (Application Programming Interface) est un ensemble de règles et de protocoles permettant à deux applications de communiquer entre elles. Contrairement à l’EDI, souvent basé sur des échanges planifiés (batch), l’API offre une connexion temps réel.
Atouts des API
- Flexibilité : elles permettent d’intégrer rapidement de nouveaux services.
- Temps réel : accès instantané aux informations (stock, suivi de commande, disponibilité).
- Interopérabilité : elles s’intègrent facilement dans les environnements cloud, e-commerce et applications mobiles.
- Ouverture : elles favorisent l’innovation et la mise en place de nouveaux modèles de collaboration.
En résumé, l’API apporte l’agilité que l’EDI n’offre pas toujours, mais n’apporte pas la transformation des données pour faciliter leur intégration.
EDI vs API : une opposition artificielle
Les idées reçues
- « L’EDI est dépassé » : faux. En 2025, plus de 90 % des flux logistiques mondiaux passent encore par l’EDI.
- « Les API remplacent l’EDI » : non. Elles adressent des usages différents, souvent complémentaires.
Les complémentarités
- L’EDI gère les flux massifs et normés (commandes, factures, avis d’expédition).
- Les API apportent la réactivité et la flexibilité nécessaires dans un monde connecté.
Plutôt que de choisir, les entreprises doivent bâtir des architectures hybrides combinant EDI et API.
Exemples concrets de complémentarité
(H3) Cas 1 : la Supply Chain
- Les commandes et factures passent en EDI (EDIFACT, X12).
- Une API fournit le suivi en temps réel de la livraison.
Cas 2 : la facturation électronique 2026
- Les formats réglementaires (UBL, CII, Factur-X) peuvent transiter entre les différents partenaires (Plateformes Agréées) via EDI ou API.
- Les API et l’EDI connectent directement les ERP aux Plateforme Agréée (PA).
Cas 3 : le e-commerce
- Les échanges avec les entrepôts et transporteurs passent par EDI.
- Les API alimentent le site e-commerce en stock disponible et délai de livraison en temps réel.
EDI ou API : comment choisir pour son entreprise ?
Le choix ne dépend pas d’une préférence technologique, mais de plusieurs critères :
- Volume et criticité des flux : l’EDI est idéal pour les échanges massifs, réguliers et normés comme les commandes, avis d’expédition ou factures.
- Besoins en temps réel : les API s’imposent pour des informations instantanées, par exemple pour le suivi d’une livraison, la consultation d’un stock ou la mise à jour d’un prix en direct.
- Secteur d’activité : certains secteurs comme l’automobile, le retail ou la santé, imposent l’EDI via des standards précis (EDIFACT, VDA, GS1). A l’inverse, des secteurs très digitaux comme l’e-commerce ou la fintech évoluent rapidement vers les API.
- Conformité réglementaire : la réforme de la facturation électronique oblige à gérer les deux.
- Gestion des formats : un rôle clé de l’EDI : l’EDI ne se contente pas de transmettre les données, il transforme et standardise les documents pour qu’ils soient compris par tous les partenaires, quels que soient leurs ERP ou leurs systèmes. A l’inverse, une API partage uniquement les informations brutes entre systèmes, sans transformation.
Le duo gagnant EDI + API
En 2025, la question n’est pas de choisir entre EDI et API, mais de combiner intelligemment les deux.
- L’EDI reste la colonne vertébrale des échanges B2B critiques et massifs.
- Les API ajoutent une couche de flexibilité, d’instantanéité et d’innovation.
Les entreprises les plus performantes seront celles capables de créer une interopérabilité fluide entre EDI et API, garantissant à la fois fiabilité, conformité et agilité.